Bonjour chers amis et collègues!

Ce blogue est avant tout un outil pour m'aider à porter un regard sur le monde de l'enseignement et à évoluer en tant que professionnelle de l'éducation. Tout ce que vous y trouverez a participé à façonner ma personnalité d' enseignante. Vous y verrez des paroles d'enfants, des questionnements et des pistes de réponses, des articles de journaux, mes coups de coeur en littérature jeunesse, etc.

La meilleure façon de me découvrir est en parcourant les différents dossiers qui vous intéressent. Surtout, laissez-moi vos commentaires!

Ce blogue est conforme à la graphie rectifiée.


mercredi 26 novembre 2008

Les bulletins chiffrés... plus parlants?

Quelqu'un m'a rappelé cette allégorie tirée du livre de Michel Dufour. Elle transmet bien ma vision de ce que devrait être l'évaluation des savoirs-faires ou des compétences. Et elle me fait réaliser à quel point il peut être frustrant pour un élève d'avoir une note cumulée au bulletin plutôt qu'une note ou une cote représentant l'état actuel de ses apprentissages. Je vous laisse vous faire votre propre point de vue.

« MON CHER FRED, C’EST À TON TOUR…


À quinze ans, Fred, de son surnom, n’était pas tellement porté sur l’école. Ça ne voulait pas dire qu’il détestait apprendre… Mais, entre l’école et l’atelier de son grand-père, Fred n’avait aucune hésitation. Il aimait mieux apprendre avec son grand-père.

Le grand-père de Fred n’était pas un prof, mais il aimait son métier d’ébéniste… comme un prof aime le sien. Il aimait voir ses petits-fils apprendre…comme un prof aime voir ses élèves apprendre. Il se sentait bien dans son atelier quand ses petits-fils venaient travailler avec lui. De plus, il aimait beaucoup chantonner en travaillant et il avait un faible pour Gilles Vigneault.

Un beau jour, Fred fit irruption dans la boutique de son grand-père. Le vieil homme tournait alors une patte de table. Vous savez, c’est une vraie merveille de voir un ébéniste travailler sur un tour à bois. La pièce de bois brute et informe se met à tourner de plus en plus vite et, quand l’artisan sort son ciseau à bois, des milliers de petites éclisses entrent dans une folle danse. Fred était béat d’admiration. Quand le tour s’arrêta quelques minutes plus tard, la pièce de bois rude s’était métamorphosée en une jolie patte de table, bien polie, bien galbée… De toute beauté!

-C’est bien beau, grand-papa! S’ébahit notre ami Fred. J’aimerais ça essayer…
Est-ce possible?
-Bien sûr, mon homme. Je vais te donner quelques conseils de sécurité et puis, après ça, tu pourras essayer.
Et voilà notre Fred au travail. Maladroit, le jeune garçon fit une fausse manœuvre dès le départ. Si bien que la patte casse immédiatement. Imaginez la déception!

Il y avait encore échoué. Mais le grand-père, qui avait supervisé la manœuvre, avait détecté la maladresse. Quelques ajustements, quelques encouragements, une nouvelle pièce de bois et revoilà notre ébéniste en herbe au travail.

Quand le tour s’immobilisa, cette fois-là, on était à des kilomètres de la patte de l’ancêtre. Bien sûr, c’était beaucoup mieux que la première fois. Et, c’est là-dessus que le grand-père insista pour que Fred retourne au tour. L’homme d’expérience savait, lui, que son jeune protégé était sur le point de réussir.

Il lui donna donc une pièce de bois digne de l’événement. De nouveau, le tour s’activa dans un tourbillon d’éclisses qui papillonnèrent dans toutes les directions. Quand Fred poussa l’interrupteur, il lui sembla que la pièce de bois ne s’immobiliserait jamais. Les yeux de Fred étaient rivés sur le tour. Ceux du grand-père étaient figés sur ceux de Fred.

La patte était parfaite. Un chef-d’œuvre. Le grand-père était si fier qu’il entonnât d’une voix forte sa chanson favorite. Il la transformait selon les circonstances : «Mon cher Fred, c’est à ton tour de te dire BRAVO pour ton succès!» Mais Fred, lui, était bien triste.

-Tu vois, grand-papa, murmura-t-il, j’ai encore échoué aujourd’hui. La première patte, ç’a été un gros zéro. La deuxième, ça valait à peine quarante pour cent. Alors, même si tu me donnes cent pour cent pour celle-ci, ça ne me donnera que quarante-sept pour cent de moyenne.

-Mais voyons, Fred, s’étonne le grand-père. Tu vois bien que tu es maintenant capable de travailler sur un tour de bois!
-Tu ne comprends pas, grand-papa. Tu n’es pas allé à l’école assez longtemps.
En regardant Fred quitter tristement l’atelier, le vieil homme, la larme à l’œil, essaya de comprendre quel diable avait bien pu convaincre Fred de son échec. »


Michel Dufour, Allégorie II, Croissance et harmonie, Les éditions JCL, Chicoutimi, 1997, p. 230-232.



dimanche 9 novembre 2008

Films inspirants

Un petit message pour vous faire remarquer ma nouvelle liste de films inspirants (à droite!) Ne vous gênez surtout pas pour me donner des suggestions. Avec la saison automnale, le sofa est attirant. Le sofa et les chocolats chauds! :)

mercredi 5 novembre 2008

Comment développer chez les élèves une attitude réceptive à l'art

J'inclus à mon dossier professionnel ce commentaire que j'ai écrit dans le cadre de mon cours d'histoire de l'art à l'université, car il présente bien mon point de vue quant à l'importance de développer chez les élèves une attitude réceptive à l'art.

Introduction

Le texte que j’ai choisi est un extrait du livre de Francine Girard, professeure et historienne de l’art, Apprécier l’œuvre d’art : un guide. J’ai sélectionné le chapitre 3, « Comment reconnaître ce qui est de l’art? » J’ai choisi cet extrait, car bien que j’aie une formation en danse contemporaine et que j’ai été sensibilisée depuis mon jeune âge à plusieurs formes d’arts, encore aujourd’hui, il est difficile pour moi de distinguer les raisons qui qualifient une création comme étant de l’art ou non. Je constate également qu’autour de moi, certaines personnes se ferment à l’art contemporain en s’accrochant à ce qui s’est fait dans le passé. Par le fait même, je me demande comment développer chez l’enfant du primaire une attitude réceptive à l’art.

Résumé de l’extrait

Francine Girard tente d’expliquer, dans ce chapitre de son livre, comment il se fait que certaines oeuvres que l’on trouve déroutantes puissent avoir été considérées comme étant de l’art pour être jugées « artistiques » par les connaisseurs et exposées dans un musée. Elle explique que les critères permettant de qualifier si un objet est de l’art ou non sont inexistants : on ne peut pas évaluer de façon entièrement objective l’art, on ne peut que présumer, supposer. Puisque selon elle, le jugement d’une œuvre tient particulièrement de l’appréciation du spectateur, de sa réponse émotive personnelle, elle propose des solutions pour permettre au spectateur de devenir réceptif à l’art.

Réflexion personnelle

Francine Girard dit que, pour apprécier l’art, on doit être préparé, avoir acquis des connaissances et avoir pratiqué (développer des habiletés d’analyse et une attitude réceptive). Elle pense que l’on doit se mettre dans la peau de l’artiste pour comprendre son intention tout en laissant la place à notre propre interprétation. Ainsi, je pense que pour développer l’analyse de l’intention de l’artiste chez les élèves, nous pouvons leur faire observer des œuvres d’artistes connus ou non, classiques ou in situ, et leur demander s’ils peuvent s’imaginer ce que l’artiste a voulu dire, ou encore ce qu’il ressentait lorsqu’il a fait cette œuvre. Pour les plus petits, on peut leur expliquer dans quel contexte l’œuvre a été réalisée tandis qu’on peut demander à des élèves plus vieux de faire une recherche sur le contexte sociohistorique qui aurait pu influencer l’artiste dans son processus créateur. Par le fait même, en les amenant à mieux comprendre l’œuvre, on leur permet de l’observer sous un autre angle et l’apprécier autrement. Ainsi, bien que l’enfant puisse ne pas apprécier l’oeuvre au premier coup d’œil, son regard pourra être changé ou, à tout le moins, il pourra respecter l’œuvre et l’artiste.

Par ailleurs, toujours selon Francine Girard, comprendre l’artiste ne suffit pas. Encore faut-il apprécier l’œuvre pour ce qu’elle est esthétiquement ou encore l’aimer tout simplement parce qu’on l’aime. Selon elle, il faut également expérimenter. Elle pense qu’il ne sert à rien de tenter de juger les œuvres, mais que nous devrions plutôt nous contenter de les regarder, voire les admirer. Les professionnels de l’art accumulent tellement de connaissances au cours des années qu’ils deviennent plutôt objectifs dans leurs jugements. Tout comme n’importe quel métier, il faut souvent des années d’apprentissage afin d’apprécier pleinement, dans ce cas-ci, l’art. En ce sens, je pense que, dès la maternelle, et même le plus tôt possible, l’enfant doit être exposé à l’art. On doit pouvoir l’amener au musée, au théâtre, à un spectacle de danse. On doit lui permettre de découvrir les différentes oeuvres à l’école comme dans les lieux d’exposition afin de le submerger dans l’art et de lui permettre d’ouvrir son esprit et de faire des expériences. L’auteure fait plusieurs parallèles avec des gouts qui se développent au fil des ans. J’ai envie de faire celui-ci : les enfants québécois n’aiment généralement pas le poisson cru s’ils n’y sont pas initiés très jeunes. Pourtant, les enfants japonais mangent des sushis quotidiennement et aiment cela. Il faut donc permettre à l’enfant de découvrir l’art sous toutes ses facettes, car il est rare que, même pour un adulte, on aime instantanément ce que l’on voit pour la première fois. Car nous sommes confortables dans ce que nous connaissons, ce que nous maitrisons.

Conclusion

Finalement, pour développer chez les élèves du primaire une attitude réceptive à l’art, il faut l’amener à comprendre l’œuvre ainsi que les sentiments de l’artiste, lui faire découvrir les diverses interprétations qu’il peut en faire, mais aussi lui permettre d’être en contact avec l’art le plus souvent possible. Mais, ne serait-il pas aussi intéressant de lui faire découvrir que l’on peut apprécier l’œuvre seulement pour ses couleurs ou ses textures, comme on peut également apprécier une chorégraphie seulement pour le mouvement ou pour l’occupation de l’espace?