Bonjour chers amis et collègues!

Ce blogue est avant tout un outil pour m'aider à porter un regard sur le monde de l'enseignement et à évoluer en tant que professionnelle de l'éducation. Tout ce que vous y trouverez a participé à façonner ma personnalité d' enseignante. Vous y verrez des paroles d'enfants, des questionnements et des pistes de réponses, des articles de journaux, mes coups de coeur en littérature jeunesse, etc.

La meilleure façon de me découvrir est en parcourant les différents dossiers qui vous intéressent. Surtout, laissez-moi vos commentaires!

Ce blogue est conforme à la graphie rectifiée.


mercredi 26 novembre 2008

Les bulletins chiffrés... plus parlants?

Quelqu'un m'a rappelé cette allégorie tirée du livre de Michel Dufour. Elle transmet bien ma vision de ce que devrait être l'évaluation des savoirs-faires ou des compétences. Et elle me fait réaliser à quel point il peut être frustrant pour un élève d'avoir une note cumulée au bulletin plutôt qu'une note ou une cote représentant l'état actuel de ses apprentissages. Je vous laisse vous faire votre propre point de vue.

« MON CHER FRED, C’EST À TON TOUR…


À quinze ans, Fred, de son surnom, n’était pas tellement porté sur l’école. Ça ne voulait pas dire qu’il détestait apprendre… Mais, entre l’école et l’atelier de son grand-père, Fred n’avait aucune hésitation. Il aimait mieux apprendre avec son grand-père.

Le grand-père de Fred n’était pas un prof, mais il aimait son métier d’ébéniste… comme un prof aime le sien. Il aimait voir ses petits-fils apprendre…comme un prof aime voir ses élèves apprendre. Il se sentait bien dans son atelier quand ses petits-fils venaient travailler avec lui. De plus, il aimait beaucoup chantonner en travaillant et il avait un faible pour Gilles Vigneault.

Un beau jour, Fred fit irruption dans la boutique de son grand-père. Le vieil homme tournait alors une patte de table. Vous savez, c’est une vraie merveille de voir un ébéniste travailler sur un tour à bois. La pièce de bois brute et informe se met à tourner de plus en plus vite et, quand l’artisan sort son ciseau à bois, des milliers de petites éclisses entrent dans une folle danse. Fred était béat d’admiration. Quand le tour s’arrêta quelques minutes plus tard, la pièce de bois rude s’était métamorphosée en une jolie patte de table, bien polie, bien galbée… De toute beauté!

-C’est bien beau, grand-papa! S’ébahit notre ami Fred. J’aimerais ça essayer…
Est-ce possible?
-Bien sûr, mon homme. Je vais te donner quelques conseils de sécurité et puis, après ça, tu pourras essayer.
Et voilà notre Fred au travail. Maladroit, le jeune garçon fit une fausse manœuvre dès le départ. Si bien que la patte casse immédiatement. Imaginez la déception!

Il y avait encore échoué. Mais le grand-père, qui avait supervisé la manœuvre, avait détecté la maladresse. Quelques ajustements, quelques encouragements, une nouvelle pièce de bois et revoilà notre ébéniste en herbe au travail.

Quand le tour s’immobilisa, cette fois-là, on était à des kilomètres de la patte de l’ancêtre. Bien sûr, c’était beaucoup mieux que la première fois. Et, c’est là-dessus que le grand-père insista pour que Fred retourne au tour. L’homme d’expérience savait, lui, que son jeune protégé était sur le point de réussir.

Il lui donna donc une pièce de bois digne de l’événement. De nouveau, le tour s’activa dans un tourbillon d’éclisses qui papillonnèrent dans toutes les directions. Quand Fred poussa l’interrupteur, il lui sembla que la pièce de bois ne s’immobiliserait jamais. Les yeux de Fred étaient rivés sur le tour. Ceux du grand-père étaient figés sur ceux de Fred.

La patte était parfaite. Un chef-d’œuvre. Le grand-père était si fier qu’il entonnât d’une voix forte sa chanson favorite. Il la transformait selon les circonstances : «Mon cher Fred, c’est à ton tour de te dire BRAVO pour ton succès!» Mais Fred, lui, était bien triste.

-Tu vois, grand-papa, murmura-t-il, j’ai encore échoué aujourd’hui. La première patte, ç’a été un gros zéro. La deuxième, ça valait à peine quarante pour cent. Alors, même si tu me donnes cent pour cent pour celle-ci, ça ne me donnera que quarante-sept pour cent de moyenne.

-Mais voyons, Fred, s’étonne le grand-père. Tu vois bien que tu es maintenant capable de travailler sur un tour de bois!
-Tu ne comprends pas, grand-papa. Tu n’es pas allé à l’école assez longtemps.
En regardant Fred quitter tristement l’atelier, le vieil homme, la larme à l’œil, essaya de comprendre quel diable avait bien pu convaincre Fred de son échec. »


Michel Dufour, Allégorie II, Croissance et harmonie, Les éditions JCL, Chicoutimi, 1997, p. 230-232.



dimanche 9 novembre 2008

Films inspirants

Un petit message pour vous faire remarquer ma nouvelle liste de films inspirants (à droite!) Ne vous gênez surtout pas pour me donner des suggestions. Avec la saison automnale, le sofa est attirant. Le sofa et les chocolats chauds! :)

mercredi 5 novembre 2008

Comment développer chez les élèves une attitude réceptive à l'art

J'inclus à mon dossier professionnel ce commentaire que j'ai écrit dans le cadre de mon cours d'histoire de l'art à l'université, car il présente bien mon point de vue quant à l'importance de développer chez les élèves une attitude réceptive à l'art.

Introduction

Le texte que j’ai choisi est un extrait du livre de Francine Girard, professeure et historienne de l’art, Apprécier l’œuvre d’art : un guide. J’ai sélectionné le chapitre 3, « Comment reconnaître ce qui est de l’art? » J’ai choisi cet extrait, car bien que j’aie une formation en danse contemporaine et que j’ai été sensibilisée depuis mon jeune âge à plusieurs formes d’arts, encore aujourd’hui, il est difficile pour moi de distinguer les raisons qui qualifient une création comme étant de l’art ou non. Je constate également qu’autour de moi, certaines personnes se ferment à l’art contemporain en s’accrochant à ce qui s’est fait dans le passé. Par le fait même, je me demande comment développer chez l’enfant du primaire une attitude réceptive à l’art.

Résumé de l’extrait

Francine Girard tente d’expliquer, dans ce chapitre de son livre, comment il se fait que certaines oeuvres que l’on trouve déroutantes puissent avoir été considérées comme étant de l’art pour être jugées « artistiques » par les connaisseurs et exposées dans un musée. Elle explique que les critères permettant de qualifier si un objet est de l’art ou non sont inexistants : on ne peut pas évaluer de façon entièrement objective l’art, on ne peut que présumer, supposer. Puisque selon elle, le jugement d’une œuvre tient particulièrement de l’appréciation du spectateur, de sa réponse émotive personnelle, elle propose des solutions pour permettre au spectateur de devenir réceptif à l’art.

Réflexion personnelle

Francine Girard dit que, pour apprécier l’art, on doit être préparé, avoir acquis des connaissances et avoir pratiqué (développer des habiletés d’analyse et une attitude réceptive). Elle pense que l’on doit se mettre dans la peau de l’artiste pour comprendre son intention tout en laissant la place à notre propre interprétation. Ainsi, je pense que pour développer l’analyse de l’intention de l’artiste chez les élèves, nous pouvons leur faire observer des œuvres d’artistes connus ou non, classiques ou in situ, et leur demander s’ils peuvent s’imaginer ce que l’artiste a voulu dire, ou encore ce qu’il ressentait lorsqu’il a fait cette œuvre. Pour les plus petits, on peut leur expliquer dans quel contexte l’œuvre a été réalisée tandis qu’on peut demander à des élèves plus vieux de faire une recherche sur le contexte sociohistorique qui aurait pu influencer l’artiste dans son processus créateur. Par le fait même, en les amenant à mieux comprendre l’œuvre, on leur permet de l’observer sous un autre angle et l’apprécier autrement. Ainsi, bien que l’enfant puisse ne pas apprécier l’oeuvre au premier coup d’œil, son regard pourra être changé ou, à tout le moins, il pourra respecter l’œuvre et l’artiste.

Par ailleurs, toujours selon Francine Girard, comprendre l’artiste ne suffit pas. Encore faut-il apprécier l’œuvre pour ce qu’elle est esthétiquement ou encore l’aimer tout simplement parce qu’on l’aime. Selon elle, il faut également expérimenter. Elle pense qu’il ne sert à rien de tenter de juger les œuvres, mais que nous devrions plutôt nous contenter de les regarder, voire les admirer. Les professionnels de l’art accumulent tellement de connaissances au cours des années qu’ils deviennent plutôt objectifs dans leurs jugements. Tout comme n’importe quel métier, il faut souvent des années d’apprentissage afin d’apprécier pleinement, dans ce cas-ci, l’art. En ce sens, je pense que, dès la maternelle, et même le plus tôt possible, l’enfant doit être exposé à l’art. On doit pouvoir l’amener au musée, au théâtre, à un spectacle de danse. On doit lui permettre de découvrir les différentes oeuvres à l’école comme dans les lieux d’exposition afin de le submerger dans l’art et de lui permettre d’ouvrir son esprit et de faire des expériences. L’auteure fait plusieurs parallèles avec des gouts qui se développent au fil des ans. J’ai envie de faire celui-ci : les enfants québécois n’aiment généralement pas le poisson cru s’ils n’y sont pas initiés très jeunes. Pourtant, les enfants japonais mangent des sushis quotidiennement et aiment cela. Il faut donc permettre à l’enfant de découvrir l’art sous toutes ses facettes, car il est rare que, même pour un adulte, on aime instantanément ce que l’on voit pour la première fois. Car nous sommes confortables dans ce que nous connaissons, ce que nous maitrisons.

Conclusion

Finalement, pour développer chez les élèves du primaire une attitude réceptive à l’art, il faut l’amener à comprendre l’œuvre ainsi que les sentiments de l’artiste, lui faire découvrir les diverses interprétations qu’il peut en faire, mais aussi lui permettre d’être en contact avec l’art le plus souvent possible. Mais, ne serait-il pas aussi intéressant de lui faire découvrir que l’on peut apprécier l’œuvre seulement pour ses couleurs ou ses textures, comme on peut également apprécier une chorégraphie seulement pour le mouvement ou pour l’occupation de l’espace?

samedi 4 octobre 2008

Petits oignons



Nos élèves arrivent parfois amochés en classe. Il est parfois difficile de les inciter à se concentrer alors qu'ils vivent des moments difficiles. Daniel Pennac en parle dans son roman Chagrin d'école, (2007, éd. Gallimard). J'aime bien croire que notre rôle, mon rôle d'enseignant(e) est important pour chacun de nos élèves. Nous faisons plus que les accompagner pour l'année scolaire en cours, nous les aidons pour toute la vie. Comme le dit l'auteur de ces lignes, un geste simple fait souvent toute la différence. Voici l'extrait de Pennac en question :

«Nos «mauvais élèves» (élèves réputés sans devenir) ne viennent jamais seuls à l'école. C'est un oignon qui entre dans la classe: quelques couches de chagrin, de peur, d'inquiétude, de rancœur, de colère, d'envies inassouvies, de renoncement furieux, accumulées sur un fond de passé honteux, de présent menaçant, de futur condamné. Regardez, les voilà qui arrivent, leur corps en devenir et leur famille dans leur sac à dos. Le cours ne peut vraiment commencer qu'une fois le fardeau posé à terre et l'oignon épluché. Difficile d'expliquer cela, mais un seul regard suffit souvent, une parole bienveillante, un mot d'adulte confiant, clair et stable, pour dissoudre ces chagrins, alléger ces esprits, les installer dans un présent rigoureusement indicatif.
Naturellement le bienfait sera provisoire, l'oignon se recomposera à la sortie et sans doute faudra-t-il recommencer demain. Mais c'est cela enseigner: c'est recommencer jusqu'à notre nécessaire disparition de professeur. Si nous échouons à installer nos élèves dans l'indicatif présent de notre cours, si notre savoir et le goût de son usage ne prennent pas sur ces garçons et sur ces filles, au sens botanique du verbe, leur existence tanguera sur les fondrières d'un manque indéfini. Bien sûr nous n'aurons pas été les seuls à creuser ces galeries ou à ne pas avoir su les combler, mais ces femmes et ces hommes auront tout de même passé une ou plusieurs années de leur jeunesse, là, assis en face de nous. Et ce n'est pas rien, une année de scolarité fichue: c'est l'éternité dans un bocal.» (p.70-71)

mardi 23 septembre 2008

Apprendre à lire



Apprendre à lire est un processus long et difficile. Certains enfants apprennent très rapidement, d'autres plus lentement ou encore très péniblement. C'est difficile de se mettre dans leur peau. Cet exercice de Robert Ciesielski, un des mes anciens professeurs de l'UQAM, le démontre bien. Croyez-le ou non, c'est du français, mais avec tout un autre code d'écriture. Il nous avait fait faire l'exercice et, vraiment, c'est carrément frustrant pour ceux qui ne réussissent pas aussi vite que les autres. On a vite découvert comment pouvait se sentir un enfant qui apprend à lire. C'est certain que je vais faire faire l'exercice aux parents de mes futurs élèves de première année, afin qu'ils se mettent dans les bottines de leur petit.

Vous voulez vous essayer?

Dialogue entre une mère et sa fille

Ma nièce fait ses premiers pas en résolution de problèmes. Sa mère veut l'entrainer, alors, elle lui pose des questions :

Marie-Eve : « Catherie, écoute bien. Maman fait trois tartes. Stéphane en mange deux. Combien il en reste?

Catherine, songeuse : “mmmm.... Elles sont à quoi les tartes? »

Autre petit problème... ils ont un petit jardin à la maison et, cet été, les légumes ont merveilleusement poussés.

Marie-Eve demande : « Catherine, on a 3 concombres dans le jardin et 2 carottes. Ça fait combien de légumes en tout? »

Catherine: « 18. »

Marie-Eve: « Ben, voyons Catherine, c'est bien trop! »

Catherine: « Oui, mais maman... ça pousse vite des légumes! »


jeudi 18 septembre 2008

La création d'un ordre professionnel, pour ou contre?

La création d'un ordre professionnel pour les enseignants est une question très présente dans l'actualité québécoise et d'avis partagés. De temps en temps, sur les bancs d'école de l'université, on nous glisse des fragments d'information. Malgré tout, cette question n'est que très peu abordée par nos professeurs universitaires. Un tabou? C'est vrai qu'il est difficile de prendre parti, mais cet article paru en décembre 1997 dans le Devoir et de la plume d'un professeur à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal, Claude Lessard, exprime bien mon petit préjugé favorable envers cette question. Quoi qu'il en soit, je vous invite à lire cet article, bien que mon opinion ne soit toujours pas arrêtée sur le sujet.

UNE QUESTION D'IDENTITÉ

«Le printemps dernier, une demande de création d'un ordre professionnel pour les enseignants a été déposée auprès de l'Office des Professions du Québec. Cette initiative est le fait du Conseil pédagogique interdisciplinaire du Québec. Au Canada, la Colombie-Britannique a depuis quelques années un College of Teachers et l'Ontario s'est dotée, il y a un peu plus d'un an, d'un ordre d'enseignants. Au Québec, cette idée a été notamment mise de l'avant à l'occasion des États Généraux sur l'éducation et fut expédiée, on ne sait trop pourquoi, en une phrase par le Rapport de la Commission.

Pourtant, les sondages du CPIQ indiquent qu'une majorité d'enseignants est favorable à un tel organisme. Ceux qui s'y opposent affirment que les enseignants se sont prononcés sans trop savoir de quoi il en retournait. C'est possible, le débat ne faisant que commencer et l'information circulant à ce sujet n'étant pas toujours complète. On peut aussi penser que les enseignants ne voient pas de conflit entre leur appartenance syndicale et leur éventuel membership à un ordre. Ils réagiraient alors comme la plupart des professionnels du Québec, à la fois syndiqués et membre d'un ordre.

Je suis pour un ordre professionnel, à la condition qu'il soit sous le contrôle des enseignants. Pour moi, c'est une question d'identité, d'appartenance et de reconnaissance.

Une question d'identité, d'abord. Enseigner est un acte professionnel d'une grande complexité et, dans certaines circonstances, d'une réelle difficulté. Il suppose la mobilisation d'un vaste répertoire de connaissances et de savoir-faire diversifié qui, quoiqu'on dise, n'est pas à la portée de tout un chacun et exige que l'enseignant soit une sorte de chef d'orchestre capable de s'adapter aux caractéristiques des élèves et de la situation. Enseigner, c'est aussi exercer un jugement sophistiqué sur les besoins de chaque élève, son potentiel, son cheminement, ses acquis. Ce jugement n'est pas et ne doit pas être arbitraire, mais informé par l'état des connaissances dans le domaine. Enseigner exige une habileté à lire rapidement des situations complexes et mouvantes, fixer une ligne de conduite, agir et mobiliser le élèves, tout en s'ajustant constamment à leurs actions. C'est un métier de l'action qui doit se réguler par la réflexion: il faut y être constamment en éveil, faire "travailler ses méninges" et raisonner, et utiliser et inventer des trésors d'astuces, de ruse, de créativité et d'imagination.

Certes, faire apprendre les jeunes et leur faire aimer apprendre est passionnant, exigeant une forte dose d'investissement personnel et un constant travail sur soi, mais ce métier repose aussi sur un ensemble de pratiques éprouvées que l'on peut identifier, reconnaître, montrer et valoriser. Entre les modèles de pratique rigides et autoritaires des manuels de pédagogie d'autrefois et le "flou artistique", il y a place, il me semble, pour un référentiel de compétences précises, sujettes cependant à une mise en contexte et à du sur mesure. Enfin, enseigner est en dernier ressort un métier "moral"; l'éthique y a sa place, parce que certaines pratiques peuvent avoir des effets dommageables et que les élèves sont dans une situation de dépendance.

Un ordre professionnel signifie que l'État confie à un groupe le mandat d'assumer cette préoccupation pour l'acte professionnel, sa qualité et ses pratiques éprouvées et sur mesure, ses fondements éthiques, et ses lieux de formation initiale et continue. Il suppose, en même temps qu'il le permet, que les praticiens désirent contrôler leur pratique et non pas uniquement ses conditions, objets de négociation. Il les responsabilise à cet égard et ce faisant, les confirme dans une identité forte.

Une question d'appartenance, ensuite. Suivant le projet déposé, serait membre de l'ordre quiconque possède un brevet d'enseignement et en a besoin pour exercer son travail: les enseignants du préscolaire, du primaire et du secondaire, les directions d'école, une partie des professionnels non-enseignants et des formateurs de maîtres se retrouveraient membres de l'ordre. Cela ne fera pas disparaître comme par enchantement les différences de perspectives, d'intérêt et de pouvoir qui séparent chacun de ses groupes, mais l'ordre créera au moins un lieu de rassemblement de tous les professionnels de l'éducation, au-delà des divisions hiérarchiques et des appartenances institutionnelles, il y a là un espoir que nous arriverons peut-être un jour, ou parfois, à dépasser les clivages employés-patrons ou théoriciens-praticiens et converger autour d'un discours et de pratiques éducatives pour le meilleur intérêt des élèves et de la société. Une sorte de troisième voie.

Une question de reconnaissance, enfin. Les enseignants se plaignent, à juste titre, d'une faible reconnaissance par la société. Comme le soulignait F. Dumont, le Québec valorise l'éducation, mais pas celles et ceux qui la font. L'ordre professionnel suppose une reconnaissance par l'État du caractère professionnel de l'enseignement; il est de nature à réconcilier les enseignants et la société en mettant de l'avant une image positive des enseignants.

Il y a là, diront certains, une image trop idéalisée du métier, trop distante des conditions réelles de formation, de pratique et de reconnaissance sociale. Peut-être, mais n'est-ce pas aussi mobilisateur?»

lundi 9 juin 2008

Ritalise



Il n'y a pas à dire, j'ai eu beaucoup de chance pendant mon cheminement universitaire. Je suis de celles qui sont nées sous une bonne étoile et qui rencontrent des gens exceptionnels qui savent me conseiller avec professionnalisme et me soutenir dans les moments les plus difficiles.

Ritalise fait partie de ces enseignantes avec qui nous aimerions travailler toute notre carrière. Elle a été, à l'automne dernier, mon enseignante-associée pour mon stage III à l'école Sainte-Catherine-de-Sienne du quartier Notre-Dame-de-Grâce à Montréal. Enseignante au premier cycle depuis plusieurs années, elle guide aujourd'hui des élèves de première et deuxième années. Ce n'est pas une mince tâche d'enseigner à 18 frimousses, ou gripettes, comme elle dit, qui commence à peine l'école. Si une classe combinée est une tâche ardue, une combinée au premier cycle vous «défrise le toupet dans le temps de le dire»! Mais Ritalise dirige sa classe avec fluidité, dans le calme et dans le respect le plus total de ses élèves. Elle aime sincèrement ses élèves et ils l'aiment et la respectent en retour. Elle est également fort appréciée par son entourage. Ritalise est dévouée à sa profession, vivant l'instant présent d'une intensité qui lui est propre et a toujours un conseil à donner à ses collègues. Elle est toujours prête à offrir son aide. Bref, je n'aurais pu tomber mieux que sur cette femme qui m'a soutenue lors de mon stage et aujourd'hui encore. Ses conseils me seront précieux tout au long de ma carrière.

Merci beaucoup, Ritalise, pour ton soutien lors de mon stage et pour cette belle oreille que tu me tends encore aujourd'hui.

La lettre suivante est une copie de la carte qu'elle m'a offerte à la fin de mon stage. Je la garderai très précieusement tout au long de ma carrière.

dimanche 30 mars 2008

Make your influence positive.

Cette vidéo illustre bien l'importance d'être bien dans sa peau pour enseigner à de jeunes enfants. Si on ne l'est pas, notre stress, par exemple, pourrait bien se faire ressentir des élèves et les rendre nerveux à leur tour. La vidéo exagère prématurément les effets de l'éducation chez les enfants. Les enfants apprennent par imitation et, malheureusement, ce n'est pas toujours de bonnes habitudes que nous leur transmettons. Bien que dans la vidéo, nous voyons les enfants avec leurs parents, il est bien évident qu'en tant qu'enseignants nous nous devons de faire attention à nos attitudes et comportements pour ne pas transmettre nos «fantômes» aux enfants. Évidemment, mes «fantômes» ne sont pas aussi terribles, mais je pense entre autres à mon perfectionnisme...

Le message de la vidéo est: Children see. Children do. Make your influence positive. Ça fait réfléchir!

lundi 17 mars 2008

L'intimidation à l'école




Dans le cadre du cours Éthique et culture religieuse au primaire, mes coéquipières et moi travaillons à l'élaboration d'un situation d'apprentissage et d'évaluation (SAÉ) sur l'intimidation à l'école. Je suis tombée par hasard sur ce site Internet: l'intimidation à l'école.

L'article est plutôt alarmant... Selon un étude dans les écoles de Toronto, il y aurait en moyenne un acte d'intimidation toutes les 7 secondes! Pourtant, les enseignants seraient au courant de seulement 4% de ces incidents! Les enseignants déclarent que 7 enseignants sur 10 interviennent presque toujours... pourtant les élèves sont plutôt d'avis que seulement 1 enseignant sur 4 intervient. Je vous laisse découvrir la suite...

Cet article témoigne d'un urgent besoin d'intervenir auprès des enseignants et des pairs. Comment un enfant victime d'intimidation peut-il venir en classe le cœur léger, apte à travailler. D'autant plus que les agresseurs sont définitivement des jeunes criant leur détresse. Comme le dit Mariette Gervais, "Il n'y a pas d'enfants méchants, il n'y a que des enfants souffrants."

Un film muet de l'ONF traite de l'intimidation et touche autant les adultes que les enfants: La danse des brutes (Bully dance) de l'ONF. Si vous avez la chance de vous le procurer, sautez sur l'occasion! Pour en visionner un extrait, cliquez ici!

mardi 11 mars 2008

Lucie et moi





Lucie et moi sommes amies depuis la deuxième année du primaire. Depuis, nous sommes inséparables. Au secondaire, il y a eu un moment où on se voyait moins, mais nous avons toujours continué à nous parler et à se soucier de l'autre. Puis, alors que je travaillais au camp de vacances Géronimo (en 2004), j'ai rencontré deux petites filles, qui étaient mes campeuses, absolument inséparables. Leur amitié me faisait beaucoup penser à celle de Lucie et moi, lorsque nous étions petites. Leur amitié était si forte et pure qu'elles ne faisaient rien l'une sans l'autre, elles se souciaient constamment de l'autre. Je suis absolument certaine qu'elles sont toujours amies aujourd'hui. Leur amitié m'a fait réaliser à quel point celle de Lucie et moi est précieuse. Le même été, une monitrice avec qui je travaillais a perdu sa meilleure amie d'enfance. Elle est morte d'un cancer. Tout cela m'a fait réaliser à quel point il est important de passer du temps avec les gens qu'on aime, car ce temps est précieux. Nous avons recommencé à nous voir fréquemment depuis ce temps.

Si je vous parle de cette amitié, ce n'est pas pour rien. Non seulement Lucie fait partie de moi, a façonné une partie de ma personnalité, mais cette amitié ne serait peut-être jamais née sans la compréhension de notre enseignante de deuxième année, Evelyne Roy. Elle nous avait placées en équipe de quatre avec Maxime (qui est toujours mon ami et aujourd'hui l'amoureux de Lucie) et une autre élève, Evelyne L. Lucie et moi étions face à face et avions toujours le fou rire. Nous nous cachions derrière notre manuel de mathématique Sentier 2 et nous rigolions toute la journée. JAMAIS notre enseignante ne nous a grondées. J'imagine qu'on ne dérangeait pas trop... Bref, une amitié est ainsi née.

Cela m'amène à réfléchir sur l'importance qui devrait être accordée en classe à l'amitié. Lorsque je serai enseignante, il est certain que je transmettrai cette belle valeur. Un ami, c'est précieux. Il faut les garder près de soi, car ils nous font grandir et nous supporte dans les bons et les mauvais moments.

Voici quelques photos de Lucie et moi, au tout début de notre amitié et aujourd'hui.


vendredi 7 mars 2008

Et si on parlait d'environnement





L'une des raisons qui m'ont motivée à travailler dans le domaine de l'éducation est l'environnement. Notre planète vit en ce moment une crise importante (je ne vous l'apprends pas)! Je crois que tout, dans la vie, passe par l'éducation. Il est de notre devoir d'enseignant de travailler sur les fondations de notre société. Tout passe par l'éducation, c'est d'ailleurs pourquoi je considère que notre métier est le plus beau et le plus important du monde. Les enfants sont sensibles au problème de la pollution. Il faut leur apprendre à respecter la planète en leur enseignant les 3 R: Réduire, Recycler et Réutiliser.

L'album Léon et l'environnement explique 30 petits gestes pour sauver notre belle planète. Dommage qu'il n’est pas possible d'avoir des affiches de ces gestes pour les afficher dans la classe... Mais, ce serait une bonne idée de demander aux élèves de les fabriquer.

Léon et l'environnement
Auteur-illustrateur : Annie Groovie
Collection : Léon
Éditions : la courte échelle
2006

Léon et les expressions







Une autre manière de faire découvrir de belles fantaisies de la langue française est notre cher Léon national. Lui aussi, comme Jérémie (voir billet L'autobus colère), nous fait bien rigoler avec ses expressions prises "au pied de la lettre". Chaque expression est illustrée par une petite bande dessinée et accompagnée d'une petite description qui permet aux enfants d'en comprendre le sens. On aime bien s'envoyer par courriel une image de Léon qui ne lâche pas la patate pendant la fin de session, à l'université. (Une autre idée d'Isabelle Gauvin!)

Léon et les expressions
Auteur-illustrateur : Annie Groovie
Collection : Léon
Éditions : la courte échelle
2004

L'autobus colère



Cet album de la courte échelle m'a été présenté par mon professeur de didactique de l'écriture, Isabelle Gauvin. Il est l'un de mes coups de cœur en littérature jeunesse. Je l'ai lu à mes élèves, en stage III, qui avaient tous, sauf deux, une langue maternelle différente du français. Tout le livre est basé sur des expressions de la langue française. C'est l'histoire d'un petit garçon, Jérémie, qui appréhende son entrée à la maternelle, car il a peur de prendre l'autobus colère. Son entourage tente de le convaincre, mais ne fait qu'aggraver la situation avec des expressions que Jérémie ne comprend pas. Il a peur de prendre le taureau par les cornes et que sa maman paie "les yeux de la tête" au chauffeur de taxi. Le livre est imagé au pied de la lettre, ce qui est très rigolo, car on peut se mettre dans la peau de Jérémie. Mes élèves de stage, qui étaient en première et deuxième années en milieu multiethnique, ont énormément pris plaisir à ma lecture et une maman, qui était présente pour la période de la bibliothèque, était sans nul doute mon meilleur public! J'ai surpris quelques enfants à utiliser comme "Je suis tiré à quatre épingles aujourd'hui, Mylène!" ou encore "Je donne ma langue au chat."


Lors de mon stage au préscolaire, les enfants devaient illustrer des expressions au pied de la lettre pour un concours... Si j'avais connu cet album, à l'époque, cela aurait été un très beau réinvestissement!

L'autobus colère
Auteur : Marie-Danielle Croteau
Illustrateur : Sophie Casson
Éditions : la courte échelle
2003